Voyage aux Tsingy de Bemahara : la descente de la Tsiribihina
En septembre/octobre 2007, j’ai pu découvrir une région exceptionnelle du paysage malgache : les Tsingy de Bemahara!
Ce sont des formations calcaires à l’Est de l’île rouge. Pour atteindre cette contrée reculée, nous avons choisi de descendre le fleuve Tsiribihina.
Le récit est donc découpé en 2 : l’aller, avec la descente de la Tsiribihina et le retour, avec la visite des Tsingy et de l’allée des Baobabs sur la route de Morondava.
Ceci est la première partie.
Le trajet
Sur la carte, vous pouvez voir le trajet qu’on emprunte pour rejoindre les Tsingy de Bemaraha à partir d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. En fushia : le trajet par route et en bleu : le trajet en pirogue sur la Tsiribihina.
Au fait, savez-vous ce que signifie Tsiribihina? C’est le fleuve où on ne doit pas (tsy) se baigner (ribihina). Car il était jadis infesté de crocodiles. Il en reste encore mais ils sont très méfiants et sont durs à observer.
De Tana à Miandrivazo
Le premier jour du voyage consiste à rejoindre la ville de Miandrivazo, au bord du fleuve Tsiribihina. On a loué un 4×4 avec chauffeur qui nous permettra d’affronter les routes en piteux état au delà de Miandrivazo :
Antsirabe est notre ville étape de la journée. Située à 1400m de hauteur, c’est le point le plus froid de Madagascar et le climat y est tempéré.C’est aussi la ville des pousse-pousses, il y en a des milliers et la concurrence est rude. En sortant du restaurant, une dizaine nous interpellent pour nous emmener. On tire alors au sort grâce à leur numéro, mais on se rends compte trop tard que certains ont le même numéro! Tant pis ce sera pour le premier venu.
Mon père a décidé de lui donner un petit coup de main le temps d’une photo!
A partir de Antsirabe, on commence à descendre les hauts plateaux vers un des points les plus chauds de Mada : Miandrivazo.
Nous appercevons une chute, au loin au delà des rizières :
Non loin de là, parmi des ruines, quelques alambics certainement destinés à la production de rhum local :
On ne se lasse jamais de ces paysages de rizières à n’en plus finir :
Nous croisons aussi un arbre aux racines dénudées qui constitue le rond point d’un village :
Il aura certainement vécu de nombreuses saisons des pluies.
Départ de Miandrivazo
Le 2ième jour, on prend la pirogue pour commencer à descendre le fleuve Tsiribihina. Quant au 4×4, il sera conduit par notre chauffeur jusqu’au petit village de Antsiraraka, que nous rejoindrons dans 3 jours.
Dans la pirogue, nous sommes accompagnés par un guide et un piroguier. La pirogue n’a pas de moteur, tout le trajet se fait à la force des bras. C’est pourquoi les piroguiers sont de solides gaillards :
D’autant plus que ce sont eux qui remontent la pirogue au retour, à l’aide de leurs longues perches, durant une à deux semaines :
Heureusement qu’ils se retrouvent en bonne compagnie dans les villages.
On croise toutes sortes de gens durant la descente. Souvent, ce sont des gens qui viennent faire leur toilette. Mais d’autres viennent à notre rencontre, parfois pour nous vendre du poisson fraîchement pêché. Ici, des enfants qui essaient de nous rejoindre à la nage, en s’écriant : Vazaha! Vazaha! (le nom pour désigner les étrangers Européens) :
Au début du parcours, l’eau n’est pas profonde, et la pirogue doit souvent être dégagée des hauts fonds qui la freinent de temps en temps. Ca permet au moins aux paysans de passer facilement à gué avec leur zébu :
Dès le premier jour, la faune malgache est au rendez-vous. Dans les roseaux se cachent de magnifiques caméléons :
A la fin de la journée, il faut faire halte pour la nuit, à l’entrée des gorges de la Tsiribihina. On trouve un banc de sable qui nous convient parfaitement. Remarquez bien qu’il a été sculpté par le vent à la manière des Tsingy de Bemaraha :
Dès l’arrivée, notre guide et son piroguier se complètent à merveille pour installer le feu au charbon, dresser le camp et préparer le dîner du soir. Les tentes sont précieuses pour éviter les nombreux moustiques qui nous harcèlent. Au petit matin, on a même droit à des viennoiseries et au pain grillé pour le petit déjeuner :
Les gorges de la Tsiribihina sont sublimes. De chaque côté s’étalent des forêts primaires qui recèlent une faune très riche.
L’oiseau le plus commun est le pélican. On peut les voir de temps en temps se rassembler dans l’eau peu profonde :
Il y a aussi des perroquets à Madagascar, mais ceux-ci sont de couleur noire :
Ici, un très beau pélican ardoisé :
Notre chemin croise parfois celui d’un chalant bruyant, que certains touristes empruntent, pas très propice pour observer la faune…
Un des grands moments de la journée, la pause déjeuner :
Et surtout la piscine naturelle où l’on se baigne à cette occasion. Mieux vaut arriver dans les premiers pour profiter du cadre paradisiaque :
La roche calcaire permet d’obtenir une eau cristalline, accompagnée de sable blanc, allez je vous mets quelques photos en plus :
Allez on repart. Ici lorsque le fleuve est bas, il est possible de planter du riz sur les berges :
Mais certains arbres aux racines nues nous laissent présager de la force du courant lorsque le fleuve monte :
Nous passons une deuxième nuit sur les berges de la Tsiribihina. Cette fois, les autres pirogues à touristes nous ont rejoint. Et on est content de les voir car une vingtaine d’enfants vient de nous rejoindre autour de notre petit camp!
Le troisième jour sur la Tsriribihina, nous parvenons à photographier des lémuriens sur le bord du fleuve. Il faut dire qu’ils deviennent durs à observer puisque certains villageois les chassent pour les manger. Ceux-ci sont membres de l’espèce “Propithèque de Verreau”. Très agiles, ils peuvent sauter d’arbre en arbre à une vitesse folle.
Madagascar est un pays de choix pour l’observation des baobabs. Pas moins de 7 espèces, tandis que le Continent Africain n’en a qu’une seule!
Nous passons non loin d’une falaise…
…où s’abritent des chauves souris en abondance :
En fin d’après-midi, nous confions notre pirogue au piroguier et une charette à zébu nous prends en charge. On traverse de nombreux gués. Heureusement, les crocodiles ne sont pas de la partie…
Arrivés au village de Antsiraraka, nous rejoignons enfin l’hôtel. On peut ainsi se rafraîchir à l’ombre d’un abris construit autour d’un baobab géant :
Après la nuit d’hôtel, il est temps de rejoindre le village de Belo sur Tsiribihina en Bac :
La suite dans le prochain épisode…
Alex, alias Argancel, est l’auteur du blog C’éclair! L’efficacité au quotidien qui contient divers articles sur l’efficacité et le développement personnel. Il vit actuellement à Antananarivo, Madagascar où il gère une équipe de développeurs sur des projets en informatique de gestion.